jeudi 2 juillet 2015

TENTATIVE DE SUICIDE





Suicidé : sujet dont le geste autodestructeur a été mortel. Certains parlent de « suicide réussi ».

Suicidant : sujet survivant à un geste autodestructeur. Certains parlent de « suicide manqué ».

Tentative de suicide : acte délibéré par lequel un sujet se cause un préjudice physique, dans l’intention de se donner la mort, dont l’issue n’est pas fatale.

Suicidaire : concept flou, marquant l’existence d’un risque de recours au suicide, soit que le patient en ai formulé la possibilité, soit que son comportement le suggère.

Suicidologie : étude des conduites d’autodestruction abordées par différentes approches : sociologie, psychiatrie, philosophie, théologique…

Conduites à risques : comportement dangereux par lesquels une personne se trouve dans un état proche du suicide ou de la tentative de suicide, mais où la mort n’est pas consciemment recherchée (conduites « ordaliques »).


1) Recherche de solutions à la crise :

Sujet : fait l’inventaire des solutions possibles. Evalue leur capacité à changer la situation.

- L’éventail des stratégies est plus ou moins large : le suicide n’est pas encore envisagé ou seulement très vaguement « j’aimerai être loin d’ici »
- L’intervention vise à :
            - établir un lien de confiance
            - renforcer un sentiment d’efficacité personnelle
            - réduire le sentiment d’impuissance
            - mettre en place une stratégie complète
            - s’accorder sur un plan d’intervention


2) Apparition des idées suicidaires :

Le suicide est évoqué comme une des solutions envisageables. Les autres solutions sont peu à peu éliminées.

Les échecs répétés portent atteinte à l’estime personnelle. Les idées suicidaires deviennent plus persistantes et plus sérieuses avec le temps : « si j’étais mort ça règlerai le problème… », « J’aimerai mieux être mort », etc…

L’intervention doit :
- favoriser l’expression de la douleur et de la souffrance.
- renforcer les efforts en cas de démarches qui se sont avérées positives.
- trouver une autre alternative en cas de démarches infructueuses.
- mobiliser le réseau de soutien.

3) Ruminations de l’idée suicidaire :

Le sujet souffre :         - d’une grande angoisse
- d’un sentiment d’incapacité à régler la crise et de ne plus avoir de solutions.

Le sujet rumine le projet suicidaire :
                                   - constance de l’idée suicidaire qui devient quasi obsédante
                                   - le suicide est considéré comme la seule solution possible.

L’intervention doit :   - établir un lien de confiance
                                   - permettre d’exprimer la souffrance
- permettre de comprendre ce qui contribue à l’émergence de la crise actuelle.
- explorer ce qui pourrait développer de nouveaux mécanismes d’adaptation.
- suggérer une stratégie d’action sous une forme d’entente pour les prochaines consultations.

4) Le suicide est considéré comme la solution ultime au désarroi et à la souffrance :

La décision est prise : le scénario suicidaire s’élabore ou est déjà prêt.
Le processus de cristallisation est plus ou moins rapide.

L’intervention doit :   - faire une évaluation du potentiel suicidaire et de la dangerosité du scénario suicidaire
                                   - aborder directement l’intention suicidaire
                                   - évaluer l’accessibilité aux moyens
                                   - assurer des ressources de suivi rapprochées


5) Eléments déclenchants et le passage à l’acte suicidaire :

Le passage à l’acte est imminent ou en cours. Il est souvent lié à un évènement précipitant (pouvant sembler banal à l’entourage).

L’intervention doit :   - évaluer rapidement le scénario suicidaire
                                   - évaluer si l’acte n’a pas déjà eu lieu comme une prise de médocs.
                                   - poser des questions précises et directes
                                   - prendre des mesures d’urgence en cas de danger immédiat (hospit)
                                   - retarder l’échéance en maintenant les liens émotifs


Les signes avant coureurs du suicide :

Messages directs : « je veux en finir », « la vie n’en vaut pas la peine », je n’en sortirai jamais », « je suis inutile », etc…

Comportement :         - isolement, retrait
                                   - intérêt pour les armes et médocs
                                   - donner des objets qui lui sont chers
                                   - consommation abusive d’alcools ou de médocs
                                   - consultations répétées et sans raison chez le médecin
                                   - parler du courage et de la valeur de ceux qui se suicident
                                   - incohérence du langage
                                   - aucune réaction à la perte d’un proche
                                   - hyperactivité
                                   - manque d’énergie, extrême lenteur

6) Prise en charge d’un patient suicidaire :

Ce qu’il ne faut pas faire :
            - ne pas porter de jugement
            - ne pas moraliser
            - pas lui dire qu’il est égoïste, pas dire que le suicide est une solution facile
            - pas essayer d’établir de comparaison avec vos propres recettes du bonheur
- donner l’impression que vous lui faites confiance en donnant qqes démarches simples à accomplir.
            - Pas faire de promesses impossibles à tenir
            - jamais mettre une personne suicidaire au défi de passer à l’acte

Ce qu’il faut faire :
            - établir un climat de confiance
            - écouter et rester calme
            - montrer que l’on tient à la pers, et que d’autres aussi
            - parler ouvertement du suicide
            - parler avec la pers de son envie de mourir, lui demander quand et comment
            - demander à la pers ce qu’elle est entrain de vivre
            - chercher avec elle ce qui la rendrait heureuse, des solutions à ses problèmes
            - rechercher dans son passé les activités qui lui plaisaient et en discuter avec elle
            - trouver avec elle vers quel type de professionnel elle pourrait se tourner.



Pas forcément les personnes déprimés qui passent à l’acte suicidaire (pers psychotique).

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