I) Définition :
Une obsession, c’est une idée,
une pensée ou impulsion qui s’impose à la conscience de manière récurrente et
contraignante malgré une lutte anxieuse du sujet pour s’en débarrasser.
Le sujet reconnaît cette pensée
comme sienne et pourtant la désavoue comme gênante et odieuse en désaccord
absolu avec ses convictions éthiques, ses pensées rationnelles.
Les TOC se définissent par le
caractère forcé de sentiments, d’idées
ou de conduites qui s’imposent au sujet et l’entraîne dans une lutte
inépuisable l’amenant fréquemment à l’utilisation de moyens de défense.
II)
Epidémiologie :
5% de la population psychiatrique
est atteint de TOC. 0,5 % de la population générale.
Pas de différence entre homme et
femme mais forte proportion de gens isolés ou célibataires. Personne le plus
souvent atteinte sont d’un niveau social ou intellectuelle élevé.
Début des troubles → pendant
l’adolescence ou pendant l’enfance (rarement après 25ans).
III)
Description clinique :
A) Différents types
d’obsession :
1) Les
obsessions idéatives ou intellectuelles :
→ Rumination mentale (patient se
pose des questions tout le temps) : la folie du doute.
Ca prend l’aspect d’idée (de
thèmes), intrusion répétitive d’image, de mots, de chiffres, de calculs.
Souvent des questions abstraites,
interrogation interminable sans réponse.
Objet des questions : idée
de la vie, de la mort, moralité. Ces questions amène l’absence logique et
fiable de la réponse.
Ces obsessions prennent parfois
des thématiques complètes, précises, symétriques (tout faire ou bien faire →
pas atteignable).
2) Les
obsessions phobiques :
Point de départ : phobie,
peur.
Ce n’est pas l’objet mais l’idée
qui déclenche la crise d’angoisse. Un phobique est dans le concret.
L’obsessionnel → contre une idée
qu’il doit lutter. Cette pensée suffit pour déclencher une crise anxieuse.
Thèmes : propreté, maladie,
contamination, souillure, peur des microbes, de la poussière…
Les obsessions phobiques ont
tendance à évoluer, à s’étendre.
A l’extrême : délire ou
phobie du toucher (patients n’ose plus bouger).
3) Les
obsessions impulsives ou phobie d’impulsion :
Le patient craint de se faire du mal
ou de faire du mal à autrui. Idée que l’on pourrait faire quelque chose de mal
à autrui ou à soi même.
Patient se trouve dans la
nécessité de lutter contre ces pensées impulsives (pour lutter contre
l’angoisse).
B) Les thèmes obsessionnels :
1) Thèmes
religieux :
Sacrés, métaphysiques, moraux.
Idée de sacrilège, de péché.
Confronté à ces idées, l’angoisse
vient de la peur d’aller à l’encontre de ceci.
2) Thématique
de protection corporelle :
Pureté, propreté, souillure →
entraîne des mesures défensives (principalement des rituels) pour lutter contre
les microbes, la saleté.
Rituels = moyens de défense
contre la crise anxieuse.
3) Thématique
de protection contre les dangers extérieurs :
Proche de la dimension phobique.
Lutte = éviter, ceci est
inefficace chez l’obsessionnel (contrairement aux phobiques).
Craintes mentalisés :
couteau, aiguilles, trajets rapides (voiture, etc…).
4) Thèmes
d’ordres et de symétrie :
Respect de l’ordre et de la
symétrie.
Concerne des aspects
matériels : rangement, création de collections. Ils s’imposent un objectif
qui est souvent irréalisable (anxiété).
Certains obsessionnels s’imposent
un rangement, un classement dans leurs idées (emploi du tps par ex). Ils
repoussent tjs les limites et donc le sentiment d'apaisement est toujours
reculé ce qui est donc une source d’angoisse.
Si il y a un doute, on
recommence : il faut s’assurer, être sûr.
5) Thèmes
de précision et de complétudes :
Rigueur lié au temps. Patients
essaient de faire que tous leurs actes soient parfaits, exact, précis et si
l’objectif n’est pas atteint : sentiment de honte.
6) Thèmes
portant sur le temps :
Se force à retenir quelque chose
(texte, chiffres…). Sur la mémoire, le temps qui passe, le changement.
C) Compulsion et rituels :
Acte ou comportement plus ou
moins complexe qui ont pour but de lutter contre l’anxiété. Ils s’imposent au
sujet, ils sont contraignants et répétitifs.
Le sujet reconnaît l’absurdité de
ses actes mais il est obligé de les accomplir sous peine de déclencher une
nouvelle crise d’angoisse.
1) Actes
conjuratoires simples :
Mettre en place des gestes
simples pour désamorcer une crise d’angoisse. Ceci est spécifique à chaque
patient et peut devenir assez complexe.
2) Rituels
complexes et stéréotypés :
Répétés à l’identique plusieurs
fois.
Rituels variés :
-
Lavage : objectif → lutter
contre la contamination, la souillure (lavage des mains, etc…). Ensuite cela
devient insuffisant et est amplifié (dans le temps, produits de plus en plus
importants et dangereux). Ils peuvent être très complexes, peuvent se
multiplier dans leur nombre et dans leur durée dans le temps.
-
Vérification : sujets qui
vont vérifier dans un ordre précis une série d’actes ferme la porte :
doute s’installe donc vérification nécessaire). Vérifications répétitives.
-
De toilette ou d’habillage :
les sujets s’habillent d’une certaine façon et dans un certain ordre.
-
L’onomatomanie : répéter
certains mots dans un ordre précis.
-
L’arithmomanie : réciter des
chiffres sans se tromper.
D) La personnalité
obsessionnelle :
Elle s’appuie sur la lutte contre
l’organisation sadique (analyse de la libido).
IV)
Evolution :
Vers l’aggravation,
l’accentuation des rituels. Le début se fait autour de la puberté, sens
progressif par poussées.
2 formes graves d’évolution :
-
TOC (évolution rapide) et prend tt le temps (plus d’autonomie)
-
l’effondrement psychotique (processus délivrant).
1/3 des patients obsessionnels
sous traitement vont s’améliorer
1/3 « »
stagner
1/3 «
» s’aggraver
L’espace de liberté est
restreint, autonomie restreinte également (famille, travail…) → état dépressif
dû au trouble obsessionnel.
V)
Traitements :
- Approche thérapeutique
médicamenteuse :
-
antidépresseur : de façon thérapeutique qui peuvent limiter, stabiliser
les TOC (Prozac®, Anafranil®…).
-
anxiolytiques : induisent une dépendance
- Traitements
psychothérapeutiques :
- cognitivo-
comportementale : il faut s’y impliquer avec rigueur mais d’une durée
limité
-
aspiration analytique.
Le patient doit s’investir,
porter un intérêt pour le traitement pour pouvoir y avoir droit.
Objectif : en
plusieurs étapes : -diminuer les
rituels et donc les TOC
-rendre
supportable l’anxiété tout en diminuant les rituels.
But : donner
plus de liberté au patient.
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