I) Définition (= trouble conversif)
L’hystérie de conversion est un
trouble névrotique caractérisé par l’hyper- expressivité somatique des idées,
des images et des affects inconscients.
Les symptômes sont des
manifestations psychomotrices sensorielles ou végétatives de la conversion
somatrice.
Freud a évoqué la nécessité de 2
éléments pour énoncer l’hystérie :
-
l’existence d’une force
inconsciente de la réalisation plastique des images sur le plan corporel.
-
l’existence d’une structure
inconsciente et imaginaire de leur personnalité (chez les hystériques).
II) Historique :
Freud est l’élève de Charcot. Il
s’est occupé de patients du service des épileptiques. Il basera ses futures
théories dessus. Ils ont ainsi décrit les symptômes de l’épilepsie et dc de
l’hystérie (a peu de chose près).
III) Clinique de l’hystérie
A) les symptômes hystériques
1) Paroxysmes, crises et
manifestations aiguës
a) les grandes attaques de
l’hystérie
-
risques annonciateurs :
douleur ovarienne, abdos, pelvienne, striction pharyngé…
-
chute (en douceur, ne se blesse
jamais ce qui est différent de l’épilepsie où il y a trauma), perte de
connaissance.
-
Ressemble à une crise
d’épilepsie : contractures musculaires (corps fait le pont, un arc de
cercle), tremblement qui dure de 10- 15 mn
-
Relâchement complet avec retour au
calme (alors que pour l’épilepsie : morsure de langue, perte d’urine)
-
Période de contorsion, cris (clownisme)
: comme si le patient luttait contre quelqu’un d’imaginaire.
-
Période dite de transe : mime
des scènes (violente, exubérante, érotique).
-
Evoque des craintes, des
hallucinations (période terminale = verbale) : il interprète ce qu’il a
mimé.
Un épileptique ne se souvient pas
de sa crise. Un hystérique a conscience des mouvements qu’il y a eu autour de
lui durant sa crise.
b) les formes mineures
-
crise névropathique (= crise de
nerf) : agitation, tremblements, contractures, perte de connaissance.
-
Lien fort avec un contexte
extérieur (familial, social, culturel…)
L’expression du corps est majeure.
Certaines crises sont retrouvés dans les transe mystiques (vaudous), décharge
émotionnelle.
-
crise syncopale : dure
quelques minutes, le patient se souvient, il a senti la crise arrivé (crise
brève d’épilepsie).
-
Crise motrice : hoquet,
baillement, rire….
TIC :
mouvements saccadés (= petite crise d’épilepsie)
c) modification de la conscience
(crise/ état crépusculaire spontané).
Situation où l’état de conscience
est diminué (vigilance diminuée). Impression que la personne n’est plus elle-
même, elle est ds un état second (ex : le somnambulisme).
d) les attaques cataleptiques
Patient se trouve dans
l’apparence du sommeil mais sans signes électriques ni caractéristiques de
l’effet du sommeil.
2) les syndromes fonctionnels
durables :
a) les paralysies
Atteinte neurologique d’un nerf
moteur : plier le bras, impossibilité de parler (localisée à un membre ou
secteur d’un membre).
Ces paralysies partielles ne
correspondent pas à une atteinte neuro.
Paralysie mais nerf non atteint
(paradoxale ou capricieuse).
b) troubles de la sensibilité
Modification de la sensibilité
(Anesthésie, Dysesthésie) sans explication neurologique logique.
→ Douleurs, céphalées non
organiques mais explicable par l’hystérie.
c) les contractures et crampes
Viscérale, respiratoire,
urinaire, digestive.
Douleur, on recherche des causes
organiques que l’on ne trouve pas.
d) troubles sensoriels
Ceux qui affectent les sens.
Ex : patient va dire je ne
voit plus de cet œil mais l’ophtalmo ne trouve rien, il n’y a pas d’explication
organique.
3) les autres symptômes
a) les troubles de la mémoire
Amnésie momentanée ou permanente
(mais sélective, que pour un certain fait ou une période de la vie) ce qui ne
colle pas avec une amnésie d’origine organique.
b) les troubles de la sexualité
impuissance, trouble de la
libido, frigidité, hypersexualité, insatisfaction chez l’homme.
c) la tendance dépressive
état de frustration (affective,
relationnel) → dépression
fréquent passage à l’acte
suicidaire (mettre fin à cette frustration, à cette souffrance psychique auquel
un hystérique est confronté).
Ils préfèrent agir que verbaliser
leurs souffrances.
b) le caractère hystérique et la
personnalité hystérique
1) la suggestibilité
Patient hystérique est d’abord
influençable, inconsistant, oscillant, versatil. Il n’existe que par rapport à
autrui. Dans une dimension de séduction, il va tenter de ne pas décevoir
l’autre, se présenter en fonction de ce que l’autre attend. Il prend position
que l’autre attend, pas d’idée personnelle.
Oscillant : changer d’avis
pour plaire. Vivre à travers autrui, c’est quelqu’un qui n’est pas fiable.
2) la mythomanie
Il va perpétuellement falsifier.
Mensonge, comédie et mise enjeu de ce qu’il est ou prétend d’être. Il se crée
un personnage au regard d’autrui. Il modifie le réel et l’embelli pour toujours
présenter le meilleur aspect.
Le réel est péjoré, il est
présenté sous un mauvais aspect afin d’obtenir, susciter des bénéfices de la
part d’autrui. Leur présentation, attitude, comportement est théâtral, exagéré.
Théâtralisme jusqu’à l’acte
suicidaire (exagéré).
3) le dérèglement sexuel
Dimension de séduction
(provocateur, érotique). Aboutissement logique = acte sexuel (mais frustration car
insatisfaction).
La souffrance physique et
psychologique passe par le corps.
4) aspect psychanalytique :
- l’inconsistant du moi (besoin
de l’autre pour exister)
- le refoulement amnésique des
évènements réels (= mythomanie).
- la falsification de l’existence
(mensonge…).
D) évolution, complication,
pronostic :
Trouble névrotique durable. Il y
a souvent dans l’enfance des hystériques, un pb d’ordre relationnel avec les
parents (Freud → complexe d’oedipe).
L’hystérique a du mal a passer
certaines périodes de la vie (puberté, âgé → fragilité psychologique).
Les réactions émotionnelles qui
sont fortes, exaltation (mariage, naissance, deuil) sont dure à gérer pour les
hystériques.
Un choc émotionnel important →
syndrome de conversion peut survenir.
Certaines hystéries peuvent
devenir grave car ils sont dans l’incapacité de faire autrement (se faire à
l’idée qu’ils sont en souffrances psy). Augmentation des tendances suicidaires
qui finissent souvent mal.
Fonctionnement caricatural,
enfermement dans une pauvreté relationnelle.
Dans certains états évolutifs
hystériques, le fonctionnement de ces patients est quasi délivrant. Ils
adhèrent totalement à leur mensonge avec l’incapacité pour eux de se remettre
en cause.
E) Diagnostic
a) diagnostic positif
S’assurer qu’il n’y a pas de lien
avec une pathologie organique. Ce qui n’est pas évident.
b) Diagnostic différentiel
Doit se faire avec les autres
névroses. Pas très compliqué (phobie…). On analyse avec les autres maladies.
Diagnostic différentiel avec les
névroses, les psychoses.
F) Thérapeutique :
Traitement de fond :
psychothérapeutique (difficilement accepté par les patients).
Traitement symptomatique :
anxiolytique, neuroleptique sédatif (si violence), anti- dépresseur (si état
dépressif).
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