I)
Définition :
Freud parlait d’hystérie
d’angoisse, ce qui caractérise la phobie est le mode de déplacement vers
l’extérieur (projection) du stimulus phobogène et le développement d’angoisse
qui en découle si des moyens de défense efficace ne sont pas mis en œuvre. Le
stimulus phobogène déclenche l’anxiété, l’angoisse. Il est précis, lucide,
localisable dans l’espace extérieur.
Les moyens de défense ne
requièrent pas une élaboration technique délicate qu’il suffit d’éviter.
Le phobique met un système
concret en place pour éviter la crise. Les phobies sont des éléments
caractéristiques de la crise de phobie mais ce trouble peut se manifester dans
d’autres pathologies.
II)
Description clinique :
A) Conduite
phobique :
Peur intense provoquée par un
stimulus phobogène. Il va ressentir l’éminence de sa mort. Parfois cette peur
est anticipée, il sait ce qui va déclencher sa crise.
1) 3
éléments caractéristiques :
-
facteurs déclenchant :
spécifiques, bien connus, redoutés par le patient.
-
Réaction du sujet : lorsqu’il
se trouve en présence du stimulus pathogène (cf : crise d’angoisse). Crise
anxieuse majeure.
-
Les conduites contra
phobiques : aménagement que le patient met en place pour lutter contre la
phobie.
2) Les
thèmes phobiques :
a) Agoraphobies
Longtemps appelée phobie de
situation. Le stimulus phobogène est une situation donnée. C’est la peur des
grands espaces libres, vides, découvert. Par extension = peur des espaces
lorsqu’il y a foule. Les patients ont peur de sortir seul et de se trouver
confronté au contact de la foule.
-
Claustrophobie : peur des
espaces clos ou étroits
-
Acrophobie : peur des lieux
élevés.
b) Phobies sociales :
Peur de parler en public, c’est
la peur du contact humain, la peur d’être exposé au regard d’autrui.
Anticipation d’être critiqué. Capable de réagir de manière inadapté, ridicule.
-
phobie scolaire : enfant
atteint de phobie sociale, ils sont incapables d’aller à l’école, de poursuivre
une scolarité normale. Ce manifeste par une agressivité, des réactions
inadaptées.
-
Phobie d’impulsion :
situation spécifique, agressive, peur d’avoir envie de faire du mal, peur
d’avoir envie de ce faire du mal (phobie d’impulsion suicidaire). Patients
phobiques des armes, ont peur de manipuler des armes blanches car peur de les
utiliser contre eux.
-
Phobie d’impulsion homicide ou
hétéro agressive : peur de voir un couteau car peut être envie de la
planter dans le ventre d’autrui. Peur des jeunes mamans qui ne s’occupent pas
de leur enfant par peur de le tuer.
c) Phobies spécifiques :
-
Nosophobie ou tératophobie :
peur d’être atteint d’une maladie incurable.
-
Hypochondriaque : crainte
irraisonnée mais qui peut être gérée.
-
Ereutophobie : peur de rougir
dans une situation sociale donnée.
-
Phobie des microbes ou de la mal propreté :
le patient met en place des façons d’éviter le contact.
-
Phobie des animaux (gros ou
petits) : dérivent souvent de l’enfance, qui souffrait de terreur
nocturne.
B) Les
conduites contraphobiques :
Toutes les mesures défensives
pour éviter les stimulus par mesures concrètes.
1) Les conduites d’évitement :
Ils évitent d’être confrontés à
leur phobie. Pour un agoraphobe, il va dans le métro quand il n’y a pas trop de
monde, il ne va pas dans les caves, parking souterrain… Chaque phobique trouve
son moyen d’évitement adapté.
2) Les conduites de réassurance :
Très souvent, c’est le proche qui
va être en soi très rassurant. Ils peuvent affronter leur phobie avec une
personne qui le réassure. C’est le moyen d’être dans un lieu réassurant, un
objet réassurant face au stimulus.
Objet qui si on l’a sur soi est
réassurant (grigris).
C) Les
autres symptômes du phobique :
1) L’inhibition
= ne pas affronter. Le patient
limite progressivement ses activités. Ce qui est habituel est rassurant, ce qui
est nouveau est porteur potentiellement d’angoisse.
2) La dépression
L’absurdité de leur réaction face
à une situation qui leur fait peur, les faits se renferment sur eux-mêmes. Ils
entrent dans une dépression qui peut les amener au suicide.
3) Les troubles sexuels
Impuissance ou frigidité renforce
la dépression. Danger de destruction avec quelque chose d’angoissant.
III)
Le caractère phobique :
A) L’état
constant d’alerte
Crainte irraisonnée de
l’extérieur. Il a conscience quand tout va bien. Tout ce qui le concerne est
rassurant. Il veut avoir l’air naturel et il met en place des stratégies. Son
moi et l’extérieur est en conflit. Attente permanente de quelque chose.
B) Partie
pris de fuite :
Globalement rien ne se passe si
pas en situation et il se met en situation de danger, confrontation à une
possibilité de crise anxieuse.
IV)
Evolution :
Certaines phobies prennent
naissance dans l’enfance, on prend conscience qu’il y a problème une fois
adulte. L’évolution peut être lente. Ce sont les circonstances des troubles qui
entraînent la crainte du phobique. Circonstances où on ne peut pas éviter le
stimulus phobogène et qui peut entraîner des limites, ce qui peut entraîner une
dépression.
Approche dédramatisante de la
peur phobique par prise de conscience. Le phobique conscient définit sa phobie
et admet l’approche thérapeutique. Certains troubles phobiques à évolution
rapide entraînent une intrication avec la névrose obsessionnelle, obsession du
trouble phobique.
V)
Diagnostic :
A) Diagnostic
positif :
Identifier un stimulus phobogène
et des conduites contraphobiques.
B) Diagnostic
différentiels :
-
différencier troubles anxieux (pas
de facteurs déclenchant) et état phobique (facteurs déclenchant)
-
avec l’hystérie de conversion
lorsque le trouble conversif est déclenché dans une situation donnée.
-
Avec la mélancolie (état dépressif
majeur) : situation phobique qui font que les craintes exagérées de
vouloir tuer, ne seront apaiser que par le fait de mourir.
VI)
Le traitement :
A) Le
traitement symptomatique :
Essayer de traiter la crise
d’angoisse : anxiolytique.
Traitement d’un état
dépressif : anti-dépresseurs, mais il ne faut pas négliger la dimension
phobique.
Pour éliminer leur angoisse, ils
font usage d’alcool et d’autres produits.
B) Le
traitement de fond :
Traitement
psychothérapeutique : thérapie pour confirmer le traitement de fond.
Thérapie comportementale :
graduation de ce qui est absolument impossible jusqu’à ce qui est possible.
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